Histoire du thermalisme de Châtel-Guyon

A Châtel-Guyon, contrairement à la plupart des stations thermales, rien n'atteste de la présence et de l'utilisation de l'eau thermale à l'Antiquité. Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour qu'une réelle activité se mette en place autour des eaux miraculeuses, malgré une utilisation ponctuelle dans le quotidien : soins de maladies, fabrication du pain... Les premières sources sont découvertes entre 1760 et 1780 et exploitées principalement sous forme de boisson et parfois en bain comme en atteste la mention d'un bain rudimentaire taillé directement dans la roche à proximité de la Source du Gargouilloux. Le premier établissement thermal est construit en 1817 mais reste très modeste. Le développement de la station ne va réellement se faire qu'a partir de 1855 avec l'arrivée du chemin de fer à Riom, à quelques kilomètres de Châtel-Guyon. En 1858, Camille Brosson, investisseur, prend les rênes de l'exploitation des eaux et fait construire un nouvel établissement thermal. Il s'occupe du développement avec les voieries, l'aménagement du parc et la venue des hôteliers pour accueillir les curistes comme il se doit. Plusieurs nouvelles sources vont être découvertes vers 1881 et des aménagements nouveaux seront réalisés, notamment dans le parc avec kiosque à musique, « Poste aux lettres » avec télégraphe, un magasin d’embouteillage (100 000 bouteilles expédiées par an), une boutique près des thermes aménagée dans un chalet. Dans les années 1900, l’essor du quartier thermal est tel que des hôtels sont construits sur l’emplacement de simples villas et de nouveaux quartiers apparaissent. Le chemin de fer arrive enfin directement à Châtel-Guyon en 1912. L’extension et l’aménagement de la ville se poursuivent. Un plan d’aménagement et d’extension est réalisé en 1920. Il sera suivi en 1927 d’un plan quadrillé des nouvelles voies de circulation, puis en 1930 d’un projet d’extension de la station thermale et de l’aménagement du jardin public près de la gare. La fin du thermalisme mondain provoque la fermeture de la gare de Châtel-Guyon. Le bâtiment est reconverti en centre des congrès et de loisirs en 1981. L’année suivante, les Thermes Henry trop vétustes sont détruits et remplacés par un établissement moderne.